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salariat freelance futur
12 min read

50% des salariés envisagent de devenir freelances dans trois ans

Alors que le nombre de talents indépendants a connu une augmentation de 30% depuis 2008 (Statista, 2023), les salariés français sont de plus en plus nombreux à s’intéresser à ce statut. Est-ce qu’il pourrait définitivement remplacer le salariat dans les années à venir ? Dans cet article, découvrez le résultat d’une enquête exclusive réalisée par Beager et l’institut de sondage Viavoice.

Freelance, un statut pour tous ?

L’ubérisation du marché pousse de plus en plus de professionnels à se mettre à leur compte. Face à l’émergence des plateformes de services, certains professionnels ont rejoint le mouvement par opportunité ou par nécessité. Aujourd’hui, ces indépendants font face à une forte concurrence et sont parfois contraints de baisser leur tarif pour obtenir des clients. Pour certains, il s’agit en réalité d’un salariat déguisé puisqu’il existe bel et bien un lien de subordination. Pour rappel, un indépendant est autonome dans la gestion de son organisation, dans le choix de ses clients et dans la tarification de ses prestations.

Pour autant, cette tendance ne concerne pas l’ensemble des travailleurs indépendants. Une majorité a expressément choisi ce statut parce qu’il est adapté à leur métier et à leur projet de vie.

La question qui subsiste reste de savoir si tous les salariés peuvent devenir freelance et si certaines activités le favorisent. D’après l’étude réalisée en collaboration avec Viavoice, 1 salarié sur 4 (26%) estime avoir un métier pouvant s’exercer en freelance.

Un chiffre qui varie selon :

  • le statut des répondants : 37% pour les cadres, 29% pour les salariés du secteur privé ou encore 28% pour les professions intermédiaires,
  • l’âge du salarié : 33% des salariés entre 25-34 ans ont un métier pouvant s’exercer en freelance, contre moins de 26% pour le reste des répondants
  • la taille de l’entreprise : 39% pour les entreprises avec - de 10 salariés et 29% pour les sociétés de 10 à 49 collaborateurs.

Ceci peut s’expliquer pour diverses raisons : la typologie du métier, le secteur d’activité exercé ou encore la méconnaissance du statut freelance. Il serait d’ailleurs intéressant d’étudier ce dernier point car, comment expliquer alors que les plus jeunes salariés sont plus nombreux à estimer pouvoir exercer leur métier en freelance ou que la taille de l’entreprise du salarié influence cette perception ?

Les français sont-ils prêts à sauter le pas ?

D’après les résultats de l’enquête, les salariés français se projettent favorablement vers le statut freelance. En effet, la moitié des ceux pouvant exercer leur métier en freelance envisage de quitter leur travail pour devenir freelance, que ce soit dans les années à venir ou plus tard dans leur carrière. Ils sont, en revanche, plus nombreux à considérer le freelancing comme un complément de revenu.

Les risques financiers ne sont effectivement pas les mêmes et sont appréhendés différemment selon la génération. Les salariés de moins de 35 ans sont globalement plus disposés pour ce choix (jusqu’à 75% y sont favorables, afin de générer des revenus complémentaires) que les salariés de plus de 50 ans. Ces chiffres reflètent une réalité du marché du travail qui ne peut être écartée : les profils seniors sont généralement plus pénalisés parce que ce sont des talents qui “coûtent” cher. Il est donc logique qu’ils soient nombreux à préférer conserver la sécurité financière de leur emploi.

Devenir freelance est donc un choix dont il faut peser les pour et les contre. Ce statut n’est pas simplement un moyen de gagner un revenu supplémentaire, il requiert un fort esprit entrepreneurial et des connaissances pluridisciplinaires pour pérenniser son activité. L’enquête illustre bien ces enjeux : 59% des interrogés pensent devenir freelance à un moment dans leur carrière (contre 48% dans les deux ou prochaines années). Cet engouement est plus fort auprès des hommes (63%) et des salariés qui ont - de 35 ans (74%).

Des freins à surmonter

De nombreux Français, et ce malgré l’attractivité du statut de freelance, n’osent pas encore franchir le cap. Ceci pour plusieurs raisons : 63% des interrogés craignent de perdre le confort du statut de salarié, certains craignent de ne pas avoir de revenu (60%) d'autres la difficulté des démarches administratives (38%) et la solitude.

De fait, être freelance exige des aménagements différents d’un emploi salarié : être constamment proactif dans sa recherche de mission, faire face aux périodes de creux, prévoir des temps de prospection et non de production, assurer le suivi administratif de son activité, etc. Si les salariés ont l’avantage d’être encadré par l’entreprise, les freelances doivent prendre eux-même en charge ces responsabilités. Ces contraintes ne peuvent pas se dispenser de la caractéristique principale du statut freelance : être indépendant.

Pour autant, ces craintes ne sont pas laissées sans réponse. De nombreux services proposent justement d’accompagner les freelances dans leur quotidien : mise en relation avec des entreprises, démarches administratives, suivi comptable, portage salarial, retraite, banque… Il ne reste plus qu’à leur fournir les ressources nécessaires afin de les aider à se lancer !

Près d'un quart des salariés en France estiment que leur métier pourrait s'exercer en freelance, avec des variations selon le statut, l'âge et la taille de l'entreprise. Parmi eux : une grande majorité envisage de le devenir à un moment dans leur carrière mais 48% l’envisage d’ici seulement deux ou trois ans. Il n’y a plus de doute : le freelancing n’est plus un parcours atypique, ce changement de statut fera partie des plans de carrière des travailleurs. Même si certaines craintes subsistent, celles-ci seront sans doute levées dès lors que le travail indépendant sera davantage reconnu et accompagné.

*Enquête réalisée en 2023 avec l’institut de sondage Viavoice, sur un échantillon de 1000 personnes âgées de 18 ans ou plus. 

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Community & Content Manager chez Beager

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